Emile Zola, L'Oeuvre
Présentation (du Livre de Poche): "Dans aucun autre roman Zola n'a mis autant de lui-même que dans L'Oeuvre. Zola, le critique d'art, ami de Cézanne, fervent défenseur, contre l'art officiel, de Manet, de Monet et de toute l'avant-garde qu'incarne Claude Lantier dans le roman. Zola, l'écrivain naturaliste, rêvant de donner son existence entière « à une oeuvre où l'on tâcherait de mettre les choses, les bêtes, les hommes, l'arche immense ». Zola, l'homme enfin, et les souffrances quotidiennes de la création vues à travers l'insatisfaction permanente et l'angoisse de déchoir d'un peintre génial et d'un romancier travailleur. Roman de la passion de l'art au détriment de la vie et de l'amour, L'Oeuvre met en scène à la fois l'enthousiasme d'une révolution artistique et le drame éternel de l'artiste aux prises avec la création"
Il n'y avait pas de résumé sur la quatrième de couverture de mon édition (Pocket classique) donc je vous ai mis celle du Livre de Poche... Je n'aime toujours pas meprêter à l'exercice du résumé, peur d'en dire trop, ou pas suffisamment... Je ne savais donc pas à quoi m'attendre en ouvrant ce 14ème volume des Rougon-Macquart, hormis qu'il y était question de peinture. Je n'avais d'ailleurs pas ouvert un Zola depuis l'été dernier, plus la fin des Rougon approche, plus je la retarde... Il ne me reste plus que six titres à découvrir! Et bien en tout cas, L'oeuvre, fera parti de mes préférés avec Le ventre de Paris, Au Bonheur des Dames et Germinal. Bien sûr tous les Rougon se suivent et ne se ressemblent pas, bien que tous ont quelque chose en commun. Ici l'on retrouve le Paris des grands changements, on y trouve aussi des allusions au Ventre de Paris, et l'île de la Cité n'a jamais été aussi mystérieuse que sous le regard fiévreux du peintre, Claude Lantier. Bien sûr c'est un Zola, donc on sait que le destin de Claude ne sera pas rose, que la misère et la folie ne sont jamais bien loin. Pourtant, Claude semble avoir le talent et le brin d'originalité qui pourraient faire de lui un grand peintre. Zola entre dans les détails des sélections pour les différents salons proposés à Paris afin de faire connaître les artistes, déjà renommés ou non. De fréquentes allusions sont faites à ceux qui ont percé, Manet, Renoir et autres. Comme à chaque fois je me laisse porter, transporter dans ces lieux, avec l'illusion de pouvoir sentir la peinture fraîchement déposée sur une toile grandeur nature. Ici les personnages féminins n'existent que très peu par eux-mêmes, ils sont les faire-valoir des oeuvres, les modèles admirés ou moqués du public. La vie offerte à Christine est bien triste... celle de Claude aussi, pourtant d'autres s'en tireront bien, Sandoz notamment. Difficile de ressentir quelque chose pour Claude, de l'empathie, de la pitié, de l'agacement, entre les trois mon coeur balance, mais c'est bien de la pitié que Christine m'a inspiré. J'ai l'impression que ce titre de Zola est assez méconnu, pourtant il mérite d'être lu et donné à voir au grand public, comme l'auraient été les oeuvres de Claude.