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Notes de lecture

7 novembre 2017

Molly Prentiss, New-York, esquisses nocturnes

new ork esquisses noctures

Quatrième de couverture:

"Au début des années 80, le downtown de New York est le centre de l’univers, un terrain de jeu revêche, encore hermétique à la menace de l’embourgeoisement. Artistes et écrivains s’y mêlent dans des squats  insalubres où leurs rêves de reconnaissance prennent des formes multiples. Parmi eux, Raul Engales, un peintre argentin en exil, fuyant son passé et la « guerre sale » qui a enflammé son pays. S’affamant pour payer son matériel, il peint le jour d’immenses toiles mettant en scène les spectres qu’il croise la nuit. Un soir, il attire l’attention de James Bennett, critique d’art en vogue du New York Times, proche de Basquiat, Warhol et Keith Haring. Tandis que l’ascension fulgurante de l’un entraîne l’autre sous les projecteurs, une double tragédie les frappe. Dans ce chaos, Lucy, l’amante enjouée de Raul, échappée d’une obscure banlieue de l’Idaho, tente de les extraire de leur détresse. Entre peintre, critique et muse se dessine alors un triptyque amoureux étourdissant."

Forcément cette lecture ne peut qu'être mise en parallèle avec City on fire que j'ai lu cet été, même cadre, même époque, en partie les mêmes sujets. Et je reconnais qu'au début j'ai été un peu déçue, avec un sentiment de pâle copie, mais très vite cette impression s'est estompées, je me suis accrochée aux personnages et j'avais vraiment envie de savoir ce qui allait leur arriver. Molly Prentiss raconte l'ascension d'un peintre désargenté qui a fui son pays. C'est également un clin d'oeil à ma lecture de Mazarine Pingeot puisque Raul est argentin. Il a laissé derrière lui une soeur. Dans le New York des années 80 où les artistes ne sont pas ce qui manque, Raul avec l'appui d'une riche propriétaire de galerie attirera l'attention d'un critique d'art, James Bennett. Redoutable dans ses critiques, il nous apparaît un peu comme un loser dans sa vie de couple, plus collectionneur d'art que critique d'ailleurs, il dilapide l'argent de ménage pour acheter des toiles. 

C'est la seconde moitié du roman que j'ai particulière appréciée après ce que la quatrième de couverture appelle la tragédie, mais je ne vous en révèle rien. On quitte un peu le domaine de l'art pour sintéresser à la famille, à la difficulté de vivre dans le New York des années 80 quand on débarque de nulle-part mais aussi au côté aléatoire du succès dans le milieu artistique. Pour donner du rythme au récit, la narration se fait du point de vue de Raul, de James et de Lucy.

On sent que Molly Prentiss est une fervente amatrice de peinture et elle la rend accessible à ceux qui le sont moins. Ainsi si j'ai reconnu certains artistes, elle m'a donné envie d'en découvrir d'autres et pour terminer j'ajouterai que la place qu'elle donne à la ville est tout aussi importante que dans City on fire et qu'on s'y croirait presque, en tout cas j'ai toujours autant envie d'y retourner!!

 

 

 

challenge petit bac

(Objet: ESQUISSES)

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3 novembre 2017

Julien Blanc-Gras, Briser la glace

briser-la-glace-julien-blanc-gras

Quatrième de couverture:

"Une immersion polaire tout en finesse par un écrivain-voyageur au ton unique.
Ni aventurier, ni ethnologue, ni sportif, ce « Touriste » faussement candide relate un périple au Groenland où l’on croise des chasseurs de baleine et des aurores boréales, des pêcheurs énervés et des dealers fanfarons, des doux rêveurs et surtout des icebergs. Beaucoup d’icebergs."

J'ai un avis assez nuancé sur ce livre, pour autant j'ai quand même apprécié cette lecture. J'ai apprécié parce que ce n'est pas souvent qu'on nous ammène au Groenland, le Groenland pour moi c'est cet énorme pays recouvert de glace et qui était autrefois une colonie danoise, et c'est à peu près tout!! J'ai donc appris des choses intéressantes sur le pays, sur ses habitants, sur ses relations avec le Danemark, sur la vie rude mais simple qu'on y mène. En cela c'est une belle découverte. Des paysages époustouflants, des villes préservés, des gens chaleureux mais pas que... Si le Groenland a un côté très "dans son jus" il n'en est pas moins un pays modernisé, on est loin du cliché des eskimos qui vivent dans leur igloo, et c'est tant mieux! Même si on se prend ce mode de vie en pleine face quand l'auteur nous explique que l'interdiction de chasser le phoque a été très problématique puisqu'il est l'une des principales source de revenus pour certaines familles qui se nourrissent de sa chair et commercent avec sa peau et que les phoques sont de plus en plus envahissants dans certains endroits.

L'auteur a un humour un peu pince-sans-rire qui me plait bien et est adepte de la dérision, par contre je lui ai parfois trouvé un petit côté donneur de leçon qui étale sa culture et c'est pour ça que je nuance un peu mon avis, il est parfois un brin antipathique. Ca n'en reste pas moins une belle découverte, qui donne envie d'en savoir plus sur le Groenland et ses habitants.

1 novembre 2017

Joanne Harris, Les cinq quartiers de l'orange

Les-cinq-quartiers-de-l-orange

Quatrième de couverture:

"Lorsque Framboise Simon revient dans le village de son enfance sur les rives de la Loire, personne ne reconnaît la fille de la scandaleuse Mirabelle Dartigen, tenue pour responsable de l'exécution de onze villageois pendant l'occupation allemande, cinquante ans auparavant. Framboise ouvre une auberge qui, grâce aux délicieuses recettes de sa mère, retient l'attention des critiques, mais suscite les jalousies de sa famille. Le carnet de recettes de Mirabelle recèle des secrets qui donneront à Framboise la clé de ces années sombres. Peu à peu, elle découvrira la véritable personnalité de sa mère, parfois si tendre, maternelle et sensuelle, subitement cruelle et tourmentée. En temps de guerre, les jeux d'enfants et les histoires d'amour ne sont pas toujours innocents. Leurs conséquences peuvent même être tragiques."

 Ce fût un véritable plaisir de me plonger dans ce roman de Joanne Harris. Bien sûr j'avais à l'esprit Chocolat et le Rocher de Montmartre, l'auteur a une écriture très gourmande, associé au charme de villages d'antan c'est un vrai plaisir, un peu comme un plaid tout chaud un matin d'automne! Quand en plus le récit s'ancre dans un contexte historique bien marqué, ici l'occupation allemand pendant le seconde guerre mondiale, et que les secrets de famille sont au coeur de l'histoire, je ne boude pas mon plaisir! 

La narratrice est Framboise Simon, elle fait des allers-retours dans le passé pour mieux comprendre son présent, un classique mais bien écrit et qui tient en haleine. Framboise a été élevée par une mère veuve et un peu revêche. Elle a manqué de l'affection de sa mère dans son enfance et s'est réfugié dans ses longues promenades à travers la campagne, ses parties de pêche avec son frère et sa soeur. Les trois enfants se lieront d'amitié avec un officier allemand. Une amitié bien peu commune en cette période qui entraînera des rebondissements inattendus.

A présent grand-mère et veuve, Framboise est revenue dans la maison de son enfance, a ouvert un petit restaurant et mène une vie paisible. Les habitants de ce village de la Loire ne savent pas qu'enfant, elle vivait déjà là et qu'elle est la fille de Mirabelle Dartigen. La menace de révéler sa véritable identité l'amènera à découvrir les secrets de sa mère. 

J'ai bien sûr préféré la narration du passé, cette enfance un peu à part de la jeune fille. La mère m'a beaucoup fait penser à une autre mère acariâtre, Folcoche. L'amitié entre Framboise et Paul est particulièrement touchante. Framboise l'intrépide, un brin garçon-manqué et ce jeune issu d'une famille modeste, très timide. La mère est antipathique à souhait, les allemands également, sauf Tomas Leibniz, le fameux... Et bien sûr, Joanne Harris fait la part-belle à la nourriture, comme d'habitude elle sait mettre 'leau à la bouche. J'ai donc beaucoup apprécié cette lecture, au charme désuet d'une époque révolue.

lire sous la contrainte

(Challenge lire sous la contrainte chez Phildes: apostrophe - 2)

objectif pal

(18/25 dans ma PAL depuis septembre 2016

Objectif Pal de novembre chez Antigone -1-)

challenge petit bac

(Couleur:ORANGE)

28 octobre 2017

Sorj Chalandon, Le jour d'avant

le jour d'avant

Quatrième de couverture:

"« Venge-nous de la mine », avait écrit mon père. Ses derniers mots. Et je le lui ai promis, poings levés au ciel après sa disparition brutale. J’allais venger mon frère, mort en ouvrier. Venger mon père, parti en paysan. Venger ma mère, esseulée à jamais. J’allais punir les Houillères, et tous ces salauds qui n’avaient jamais payé pour leurs crimes."

C'est toujours un grand plaisir quand je découvre que Sorj Chalendon a publié un nouveau roman. Je crois qu'avec Zola, c'est mon auteur doudou, celui qui me réconforte à l'entrée de l'automne. Enfin réconforté n'est pas forcément le mot, tant les sujets abordés sont souvent graves. Et comme souvent je repousse l'écriture de mon billet... Alors c'est encore ce que j'ai fait... Le jour d'avant avait un intérêt encore plus particulier, c'est que le Nord-Pas-de-Calais c'est chez moi, et même si j'ai grandi loin des mines c'est un paysage qui ne m'est pas étranger. 

J'ai trouvé dans ce roman un écho à Profession du père, à travers l'histoire familiale mais aussi à travers la thématique de la vérité qui est omniprésente dans ces pages. Ce titre semble diviser, en tout cas moi je l'ai beaucoup aimé, beaucoup plus que Profession du père justement. 

Le narrateur aura attendu toute sa vie d'adolescent, puis d'adulte pour venger son frère Joseph de la catastrophe survenue dans un puits de la mine de Liévain en Décembre 1974. Il reviendra donc à Liévain avec l'idée d'en finir, de punir celui qui pour lui est responsable de l'explosion de 1974.

Sorj Chalendon nous raconte avec simplicté cette univers de la mine mais toujours avec beaucoup d'émotion. C'est un bel hommage aux ouvriers qui ont usé leur santé et parfois leur vie dans ces trous noirs impitoyables. J'ai été très touchée par la première partie du récit, j'ai versé quelques larmes, et puis j'ai été surprise par la seconde moitié. Les scènes de procès sont intéressantes et la rhétorique employée par l'avocat est remarquable. L'auteur manie les mots avec beaucoup d'efficacité tout en sachant toucher son lecteur. J'ai beaucoup aimé et je n peux que vous le conseiller, ainsi que tous ses autres titres.

lire sous la contrainte

(Challenge lire sous la contrainte chez Phildes: apostrophe - 1 )

15 octobre 2017

Mazarine Pingeot, Théa

théa

Quatrième de couverture:

"Paris, 1982 : fuyant le coup d'État, des centaines d'Argentins se réfugient dans la capitale française, des images macabres plein la mémoire. La vie de Josèphe, 22 ans, bascule lorsqu'elle croise l'un d'entre eux. À peine le coup de foudre s'est-il produit que le mystérieux " Antoine " disparaît. Josèphe se met alors à enquêter : qui est Antoine ? Que lui est-il arrivé ? Est-ce vrai, ce que Josèphe a lu sur les " disparus ", sur ces " folles de la place de Mai " ?
Alors qu'elle découvre le passé de l'homme qu'elle aime, la jeune femme est brutalement renvoyée à sa propre histoire familiale, aux secrets et aux silences de ses parents... Bientôt les stigmates de la guerre d'Algérie viendront se mêler à ceux de la dictature argentine..."

Par où commencer? Comme souvent je traîne des semaines quand il s'agit de vous parler d'un livre qui m'a beaucoup touchée! Mazarine Pingeot pour moi c'était juste la fille cachée de Miterrand, un manteau marine sur une vieille couverture de Paris Match ou un autre magazine du genre, et c'est tout. Je ne savais pas qu'elle était écrivain, et c'est dans l'émission de Ruqier, à l'époque où c'était encore regardable que je l'ai découverte, elle était venue pour ce livre. Et j'ai eu moi aussi envie de la lire!

Alors voilà c'est fait! Et quelle petite claque que ce roman! Théa c'est le surnom qu'Antoine donne à Josèphe, Antoine n'est d'ailleurs pas son vrai nom. Son vrai nom il l'a perdu quand il a dû fuir son pays à la fin des années soixante-dix. Antoine est beau, mystérieux et imprévisible. Josèphe semble fragile et perdue. A priori peu de choses les rapprochaient et finalement un brin de passion est né entre ces deux personnes, l'une cherchant à oublier son identité, l'autre à la trouver. Josèphe c'est cette jeune banlieusarde d'origine modeste qui tente de mener une vie d'étudiante parisienne. Mais sa famille n'est pas bien loin, ils sont ce qu'elle préfère oublier, ce dont elle a un peu honte et qui n'est pas sans rapeler certains romans d'Olivier Adam. Le rapport compliqué qu'entretiennent les enfants avec des parents qui ne leur ressemblent pas et dont ils trouvent la vie de banlieue pavillonnaire bien terne par rapport à celle qu'ils voudraient mener à la capitale. Les parents de Josèphe sont de cette génération qui ne parle pas, ou peu, en tout cas pas pour s'épencher sur ses sentiments. 

Josèphe veut en savoir plus sur son amant. Elle se nourrit de ce qu'elle trouve sur l'Argentine, toute cette partie est vraiment intéressante parce que finalement assez loin de mon univers. Mes connaissances de l'Amérique latine sont très parcellaires. J'ai donc appris beaucoup de choses en même temps que Josèphe. Le débat sur la guerre des Malouines amènera un parallèle auquel Josèphe n'aurait même pas songé: la guerre d'Algérie, et la position de son père pendant ce conflit. En effet, la famille de Josèphe, des immigrés italiens qui ont fait le choix de s'établir en Algérie française, ses parents sont nés et ont grandis la-bas, avant de venir en France dans les années soixante.

C'est donc un roman très riche en histoire, l'Argentine, l'Algérie. La question de l'identité est centrale dans le récit mais c'est surtout le point de vue qu'on est améné à questionner. Comment tel ou tel aspect est perçu selon le point de vue duquel on le regarde, et il n'est finalement pas si aisé de trancher. C'est aussi une très belle plume que j'ai découverte, tout de suite séduite par les belles phrases, modernes mais pas trop. On sent la formation très classique de l'auteur et ça m'a beaucoup plu. Je vous encourage à le lire également, c'est une très belle découverte, oserais-je dire un coup de coeur? OUI!

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4 octobre 2017

Christophe Ono-Dit-Biot

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Quatrième de couverture:

"«Ils l'ont retrouvée comme ça. Nue et morte. Sur la plage d'un pays arabe. Avec le sel qui faisait des cristaux sur sa peau.» 
Un homme enquête sur la femme qu'il a passionnément aimée. Elle est partie il y a plusieurs mois, pour une destination inconnue, le laissant seul avec leur petit garçon. 
Elle était artiste, elle s'appelait Paz. Elle était solaire, inquiète, incroyablement douée. Elle étouffait en Europe. 
Pour son fils, à qui il doit la vérité sur sa mère, il remonte le fil de leur amour – leur rencontre, les débuts puis l'ascension de Paz dans le monde de l'art, la naissance de l'enfant – et essaie d'élucider les raisons qui ont précipité sa fin. 
Des trésors de la vieille Europe aux mégapoles du Nouveau Monde, du marbre des musées au sable des rivages où l'on se lave de tout, Plonger est l'histoire d'un couple de notre temps. En proie à tous les vertiges d'une époque où il devient de plus en plus difficile d'aimer."

J'ai mis du temps à l'écrire ce billet, plus d'un mois, et je sais que je n'en serai pas satisfaite... Mais bon, il faut bien se jeter à l'eau ... Haha ... Honnêtement je sais d'avance que je ne vous en parlerai pas aussi bien que Galéa ou d'autres blogueuses avant moi mais sachez qu'avant je n'étais pas convaincue et je n'avais pas spécialement envie de lire cet auteur aussi beau soit-il, et puis un billet de Valérie d'abord, et récemment une vidéo de Galéa m'ont fait changer d'avis. Et j'ai eu raison.

J'ai vraiment beaucoup aimé cette lecture. Dès les premières pages j'ai su que j'allais l'adorer ce livre. C'est tellement bien écrit, beau, et sincère que je ne pouvais plus le lâcher. Je crois que Christophe Ono-Dit-Biot a tout de suite su me parler... J'ai été très intriguée par la rencontre du narrateur avec Paz, celle qui deviendra sa femme. Pourtant le personnage de Paz est, selon moi, assez antipathique. Je l'ai trouvé très égoïste, et son côté artiste très plaisant dans son originalité, n'excuse en rien certains de ses comportements. Mais Paz, je l'ai vu à travers les yeux du narrateur et j'ai compris pourquoi il l'aimait. Et c'est ça qui m'a accrochée, c'est l'amour que cet homme porte à Paz, pourtant lui aussi a été blessé, mais une chose est immuable dans ce récit c'est qu'il l'aime malgré tout.

Les passages sur l'art sont particulièrement intéressant, surtout à Venise et je suis un peu frustrée de n'avoir pas vu ce "Boy with a frog" lors de mon séjour l'automne dernier mais la sculpture n'y était déjà plu... un passage m'a replongé dans ma période universitaire lorsqu'il évoque La Carte du Tendre de Madeleine de Scudéry. Son regard sur le Moyen Orient est intéressant même si très acerbe. 

J'ai été touchée par la peur du narrateur à voyager hors des frontières de l'Europe, et finalement ce sentiment d'insécurité ne m'est pas si étranger. Ce qui se passe dans le monde actuel est effrayant si l'on y pense bien. 

J'ai cependant une petite déception en ce qui concerne la fin du roman, je lui aurais préféré une autre fin à Paz, celle-ci est un peu trop éloignée de mon imaginaire, ou de ma sensibilité animale peut-être? Je ne sais pas, mais ça ne m'a pas tellement convaincue. Je pense que c'est mon côté très terre à terre, la fin ne me paraît pas vraisemblable, alors que j'aurais tellement aimé me dire "c'est une histoire vraie"... ça pourrait peut-être l'être me direz-vous, mais je reste sceptique.

Je vous copie trois extraits que j'ai notés dans mon carnet:

"Je te rappelle seulement que dans le domaine de l'art, on aime toujours pour des motivations privées. Parce que les oeuvres, qu'elles soient filmiques ou graphiques, remuent des choses en vous."

"Ils étaient mes amis, ils avaient l'allure et le parfum des belles choses mortes. Celles qu'on regrette à vie. Celles qui ne réapparaisent jamais."

"Plutôt crever que de retourner là-bas. Terminé l'exotisme, cette drogue pour enfants gâtés d'Europe qui ne mesurent pas ce qu'ils ont entre les mains."

challenge petit bac

(Sport/loisir: PLONGER)

30 septembre 2017

Jim Fergus, La vengeance des mères

la vengeance

Quatrième de couverture:

"1875. Dans le but de favoriser l’intégration, un chef cheyenne, Little Wolf, propose au président Grant d’échanger mille chevaux contre mille femmes blanches pour les marier à ses guerriers. Grant accepte et envoie dans les contrées reculées du Nebraska les premières femmes, pour la plupart « recrutées » de force dans les pénitenciers et les asiles du pays. En dépit de tous les traités, la tribu de Little Wolf ne tarde pas à être exterminée par l’armée américaine, et quelques femmes blanches seulement échappent à ce massacre.
Parmi elles, deux sœurs, Margaret et Susan Kelly, qui, traumatisées par la perte de leurs enfants et par le comportement sanguinaire de l’armée, refusent de rejoindre la « civilisation ». Après avoir trouvé refuge dans la tribu de Sitting Bull, elles vont prendre le parti du peuple indien et se lancer, avec quelques prisonnières des Sioux, dans une lutte désespérée pour leur survie."

La vengeance des mères est la suite de Mille femmes blanches que j'ai lu il y a trois ou quatre ans. Cela avait d'ailleurs été un coup de coeur tant j'avais été transportée par cette histoire. Dans cette suite, on retrouve la tribu de Little Wolf mais tous les personnages ne sont pas présents et cette fois la narration se fait par le biais d'autres carnets, ceux des jumelles Kelly, déjà présente lors du premier échange, et ceux de Molly McGill, nouvelle recrue. L'écriture est assez inégale, en effet les jumelles sont d'origine très modeste et donc Jim Fergus l'a laissé transparaître dans leur manière d'écrire, mais les histoires sont tout aussi palpitantes. Nous sommes dans les grandes plaines, avec la tribu, toujours aux abois car l'armée entend bien les chasser/tuer. Les jeunes femmes blanches nouvellement arrivées doivent s'adapter, apprendre les codes et les règles de vie des indiens, mais aussi elles doivent apprendre à se battre elles-aussi. Les différents personnages sont intéressants, chacun ayant son caractère et son vécu. Il y a ici ou là des touches d'humour qui permettent de réduire la tension omniprésente du récit. S'il y a un bémol à émettre, c'est le procédé narratif du début du récit et de la fin, des carnets sont amenés à un homme, descendant de May Dodd par une jemme femme indienne, il se plonge alors dans la lecture qui nous est ainsi transmise. J'ai trouvé ça un peu trop artificiel. J'attends cependant la suite avec impatience.

 

le mois américain

 

(Le mois Américain chez Titine)

objectif pal

 

(17/25 dans ma PAL depuis septembre 2016

Objectif Pal de septembre chez Antigone -2-)

24 septembre 2017

Laura Kasischke, En un monde parfait

en un monde parfait

Quatrième de couverture:

"Jiselle, trentenaire et toujours célibataire. croit vivre un véritable conte de fées lorsque Mark Dorn, un superbe pilote veuf et père de trois enfants, la demande en mariage. Sa proposition paraît tellement idyllique qu'elle accepte aussitôt, quittant les tracasseries de sa vie d'hôtesse de l'air pour celle, a priori plus apaisante, de femme au foyer. C'est compter sans les absences répétées de Mark, les perpétuelles récriminations des enfants et la mystérieuse épidémie qui frappe les Etats-Unis. lui donnant des allures de pays en état de guerre. Tandis que les événements s'accélèrent autour d'elle, l'existence de Jiselle prend un tour dramatique. l'obligeant à puiser dans ses ressources pour affronter cette situation inédite.."

J'ai rarement connu une lecture aussi frustrante... Mais commençons par le début. Laura Kasischke sait créer une atmosphère c'est indéniable. Mi-roman réaliste sur la vie d'une famille américaine lambda, mi-roman post-apocalyptique, En un monde parfait brouille les pistes. Le destin de cette jeune trentenaire, très enviable en apparence; elle épouse un commandant de bord hyper sexy et emménage dans une banlieue chic à la Wistéria Lane; n'est finalement pas si rose que ce que l'on pourrait penser. De plus, les Etats-Unis semblent souffrir d'un mal à l'origine pours le moins inconnue. Je ne peux pas en réveler plus sous peine de spoiler le récit. Laura Kasischke met à jour le sentiment d'insécurité, dans la famille mais également dans son propre pays, quand quelqu'un d'autre tire les ficelles de notre destin, ou plutôt quelque chose d'autre. Cette lecture m'a cependant laissé un goût d'inachevé qui m'a vraiment frustrée. Si certains l'ont déjà lu je serai assez curieuse de connaître votre ressenti soit avec le lien vers votre billet, soit par mail pour ne pas gâcher la lecture à ceux qui seraient intéressés de le lire!

 

le mois américain

 

(Le mois Américain chez Titine)

20 septembre 2017

Emmanuelle de Boysson, Les années solex

les années solex

Quatrième de couverture:

"Alsace, 1969. Lors d’un séjour chez ses grands-parents, avec Camille, sa cousine dévergondée, Juliette rencontre Patrice, adolescent rebelle dont elle tombe follement amoureuse. Leurs vacances riment avec insouciance, s’y mêlent les dernières notes de l’enfance que l’on voudrait ne jamais oublier. Pourtant, dès la rentrée, Juliette doit choisir entre son désir d’émancipation et les codes étriqués de son milieu. Cette idylle ne restera-t-elle qu’une belle échappée ?
Hymne à la fureur de vivre, Les Années Solex célèbre l’âge de tous les possibles. Pantalons pattes d’eph, foulards indiens, musique pop… autant d’évocations délicieusement nostalgiques qui ressuscitent une génération avide de liberté."

J'ai emprunté ce roman à la bibliothèque parce qu'il se passe en Alsace dans les années soixante-dix. L'histoire est assez banale, une jeune adolescente qui raconte sa vie d'adolescente. L'époque et le cadre le sont un peu moins. Juliette est issue d'un milieu favorisé. D'une famille bourgeoise de Mulhouse, elle s'entiche de Patrice, jeune adolescent un brin gauchise. On sent ici les mutations lointaines de cette époque, qui effleure à peine cette ville provinciale où les codes sociaux sont encore très importants. Le divorce est tabou, les classes se mélangent peu, tout comme les filles et les garçons à l'école. La cousine, Camille, et sa mère indirectement, viendront bouleverser tout ce petit monde et apporter un peu de ce vent de folie soixante-huitard.

L'écriture en elle-même ne m'a pas plus accrochée que ça. Le récit est intéressant mais il y manque un peu de passion. Juliette est finalement très sage et ne m'a pas inspirée beaucoup d'empathie. Le gros plus du roman c'est donc son cadre. J'ai beaucoup apprécié me promener dans la campagne Alsacienne, j'ai reconnu certains lieux, en ai noté d'autres, et bien sûr maintenant j'ai quand même envie d'aller voir Mulhouse, après ces quelques années à Strasbourg, il serait temps!

13 septembre 2017

Elena Ferrante, Celle qui fuit et celle qui reste

Celle-qui-fuit-et-celle-qui-reste

Quatrième de couverture:

"Après L’amie prodigieuse et Le nouveau nom, Celle qui fuit et celle qui reste est la suite de la formidable saga dans laquelle Elena Ferrante raconte cinquante ans d’histoire italienne et d’amitié entre ses deux héroïnes, Elena et Lila. 
Pour Elena, comme pour l’Italie, une période de grands bouleversements s’ouvre. Nous sommes à la fin des années soixante, les événements de 1968 s’annoncent, les mouvements féministes et protestataires s’organisent, et Elena, diplômée de l’École normale de Pise et entourée d’universitaires, est au premier rang. Même si les choix de Lila sont radicalement différents, les deux jeunes femmes sont toujours aussi proches, une relation faite d’amour et de haine, telles deux sœurs qui se ressembleraient trop. Et, une nouvelle fois, les circonstances vont les rapprocher, puis les éloigner, au cours de cette tumultueuse traversée des années soixante-dix. 
Celle qui fuit et celle qui reste n’a rien à envier à ses deux prédécesseurs. À la dimension historique et intime s’ajoute même un volet politique, puisque les dix années que couvre le roman sont cruciales pour l’Italie, un pays en transformation, en marche vers la modernité."

Risques de spoil pour ceux qui n'ont pas lu les deux premiers livres!!

Cela fait des semaines que je dois vous parler de ce troisième tome de L'amie prodigieuse, mais que dire qui n'a pas déjà été dit? J'ai retrouvé un peu de la fraîcheur du premier tome, je ne regrette donc aps d'avoir persévérer malgré ma petite déception pour Le nouveau nom.  Le récit se focalise sur Elena et sa nouvelle vie à Florence auprès de son mari, sur sa difficulté à écrire de nouveau mais aussi sur la difficulté à tenir son rôle de mère et d'épouse auquel elle semble vouloir se cantonner. En cela elle rejoint un peu le caractère de Lila, ce rôle ne lui va pas du tout. Lila est encore bien présente, même si Elena n'existe plus par elle. On retrouve son tempérament bien trempé dans son engagement politique, un peu malgré elle d'ailleurs. C'est justement l'aspect politique qui donne un souffle nouveau au récit. Bien loin des intrigues adolescentes, ce troisième tome s'attardent sur les conflits sociaux entre petits ouvriers et grand patronnat qui ont marqué l'Italie dans les années soixante-dix. Le décalage avec le quartier de Naples se fait de plus en plus sentir. Le sort réservé aux filles du quartier n'est pas du tout enviable, même celles qui à priori sont à l'abri du besoin et vivent dans un confort matériel avéré. Elena a bien fait de s'en aller. Pour autant est-ce que sa vie à elle est plus enviable? Loin de là.

Un personnage se détache encore et toujours de cette misère, c'est Nino Sarratore, qui exerce une influence toute particulère sur Elena, et sur els femmes en général. Aura assez difficilement compréhensible pour une jeune femme de notre époque, il est à baffer ce Nino!!

Mes souvenirs sont assez confus, mais j'ai vraiment passé un très bon moment de lecture, même si le sentiment principal que j'en retiens, c'est que je suis contente d'être une femme à notre époque, d'être indépendante, et d'avoir ma vie, parce que la condition féminine de l'époque est assez révoltante.

 

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